L’ÉCOLE POLONAISE DE L’AFFICHE

Pour comprendre le phénomène des affiches polonaises, il faut rappeler le contexte historique et politique de la naissance du mouvement : Dès 1945 et La Libération, le gouvernement nationalise le secteur cinématographique. Il entend contrôler ce médium populaire à large diffusion et, dès lors, toutes les questions relatives à la création, à la production et à la distribution des films seront placées sous le contrôle d’agences d’Etat.

À partir des années 1950, les deux principales structures chargées de la communication et la diffusion des films (Film Polski – le film Polonais, et Centrala Wynajmu Filmów – la centrale de location des films), demandent à des artistes, issus pour beaucoup de l’Ecole des beaux-Arts de Varsovie, de concevoir les affiches des films diffusés dans le pays. Pour des questions idéologiques et de la faible valeur monétaire du zloty, la moitié des films programmés sont issus du bloc soviétique. Il s’agit également de récréer des visuels pour les films étrangers, dont les affiches originales sont interdites. L’affiche devient de fait une des rares formes d’expression tolérée et financée par l’état, un mouvement artistique particulier à La Pologne se développe et de nombreux artistes apposent leurs signatures sur des affiches de cinéma mais aussi de théâtre, d’opéra, de cirque, de musique …
Dans le domaine du cinéma, dans ce contexte de nationalisation annihilant les enjeux de concurrence, les affiches sont produites et diffusées en faible nombre. Pas d’affichage de rue, elles sont réservées aux salles, n’ont pas de fonction publicitaire et s’émancipent souvent des contraintes informatives : c’est l’esthétique qui prime sur tout le reste.

Paradoxalement et alors que la programmation est, elle, très encadrée, les artistes sont souvent laissés libres de leur création. Les œuvres peuvent être abstraites, métaphoriques voire subversives et faire de discrètes allusions à la situation politique du pays, déjouant la vigilance des censeurs souvent incapables de « lire entre les lignes »
En 1989, Le mouvement Solidarnosc re-privatise nombres de secteurs économiques et notamment celui de l’industrie cinématographique, Les affiches imposées par les grandes firmes internationales reprennent alors leur droits …
Mais L’Ecole de l’affiche polonaise de Cinéma reste dans l’Histoire graphique et visuelle mondiale, avec quelques grands noms comme Jan Lenica, Jakub Erol, Romuald Socha, Jerzy Flisak ou Franciszek Starowieyski…

ROMAN CIESLEWICZ, « CONTRE LA POLLUTION DE L’ŒIL »

Roman Cieslewicz (1930-1996)
Né à Lwów, en Pologne (aujourd’hui Lvov, en Ukraine), Roman Cieslewicz suit l’enseignement de l’Académie des beaux-arts de Cracovie, dont il obtient le diplôme en 1955 dans le cadre de l’atelier d’affiches. Après ses études, il est engagé par l’agence détat W.A.G. qui produit des affiches politiques, sociales et culturelles.
À la fin des années 1950, l’école polonaise de l’affiche est reconnue sur le plan mondial, et Cieslewicz apparaît, malgré son jeune âge, comme un de ses chefs de file, aux côtés de Józef Mroszczak ou de Henryk Tomaszewski.

Ses affiches sont caractérisées par un expressionnisme caustique, auquel le dessin de la lettre contribuent de manière notable.

En 1960, il est embauché par le magazine «Ty i ja » (Toi et moi), sorte de «Elle» polonais et crée sa formule graphique, inspirée par des journaux occidentaux.
Il quitte la Pologne pour l’Italie puis s’installe à Paris en 1963 et rencontre Peter Knapp, photographe et directeur artistique de «Elle» qui l’intègre à son l’équipe d’abord en tant qu’illustrateur et maquettiste puis directeur artistique (de 1965 à 1969). Il collabora aussi avec «Vogue», définit la formule graphique de la revue artistique « Opus international », du mensuel de vulgarisation scientifique «VST», du magazine « Musique en jeu », et du tri-mensuel « Kitsch ». Il conçoit de nombreux projets graphiques pour les maisons d’éditions Hachette, Ketschum et Hazan, ainsi que pour les Galeries Lafayette et le Musée Picasso. Ses projets graphiques pour les catalogues de prestigieuses expositions au Centre Pompidou lui valent une estime internationale. Il réalise également des affiches pour la mairie de Montreuil, et devient directeur artistique de l’agence de publicité M.A.F.I.A.

Pour le groupe PANIQUE, dont il a été membre, il élabore et édite deux numéros de la revue de « l’information panique » : « Kamikaze I » (1976) et « Kamikaze II » (1991). De 1973 à 1975, il dirige l’Atelier des Formes Visuelles à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, puis de 1975 à 1996, l’atelier de diplôme en arts graphiques à l’École Supérieure des Arts Graphiques.
Roman Ciewslewicz meurt en 1996 et laisse une œuvre éclectique, riche et engagée qui font de lui un artiste majeur de la scène graphique de la seconde moitié du XXème siècle.

« Grand créateur devant l’Éternel, hors époque et hors temps, il pénètre les choses étranges, nous entraîne dans une fantasmagorie qui n’est pas toujours confortable. Concoctant son étrange mixture, il ouvre des fenêtres sur l’avenir. » Margo ROUARD. (Catalogue de la rétrospective Roman Cieslewicz, Centre Pompidou, 1993)

BALADE AVEC BROWNIE

Cette pratique d’un nomadisme moderne permet d’aborder le frottement entre le statique et la fluidité d’où surgit le monde en perpétuel mouvement. Brownie est mon compagnon intuitif, intrépide et spontané. Il sait prendre des risques capable d’accepter le déchet, la part de hasard, d’apporter de la surprise et donc aussi la déception, parfois l’enthousiasme. Il a du mal avec tout ce qui est fixé par avance, trop organisé, trop attendu. Exposition de Brownie Flash et de montage de petits tirages sténopé numérique. Textes et habillage sonore de la galerie, et dispositif vidéo.

Pierryl Peytavi expose en France, Maison Européenne de la Photographie à Paris (Les rencontres de Bernard Plossu), Hôtel des Arts à Toulon, Galerie Le lieu à Lorient, Artothèque de Grenoble, Festival PhotoMed à Toulon, Festival de Sedan, Festival off Marseille 2013, Galerie Satellite à Paris, etc.…, et à l’étranger, Espagne, USA …

ARCHI-SCULPTURES

Cofondateur avec Pierre Parat de l’agence d’architecture Anpar, Michel Andrault est connu du grand public pour un certain nombre de réalisations emblématiques de l’architecture et de l’urbanisme de la seconde moitié du XXe siècle.

Citons parmi les plus connues, la basilique de Syracuse (1957), le siège social de Havas (Paris) ; l’omnisports de Bercy (Paris), la tour Totem sur le Front-de Seine, l’université de Paris-Tolbiac, plusieurs des grandes tours de la Défense à Paris (en tout plus d’un million de m2 de bureaux), etc.

Mais, tout aussi importantes pour l’histoire de l’urbanisme et de l’architecture en France sont les innombrables réalisations effectuées par l’Anpar selon le modèle novateur du « gradin-jardin » qui sont venues renouveler la perception que l’on pouvait avoir du logement social dans les villes nouvelles du bassin parisien : Évry Ville Nouvelle, Épernay, Villepinte, Saint-Denis et ailleurs : Bordeaux, Marseille, Montpellier (en tout plus de 60 000 logements).

En revanche l’ensemble des sculptures et dessins réalisés par Michel Andrault tout au long de sa carrière, parallèlement à son travail d’architecte, est resté ignoré du public et est conservé secrètement dans le cercle restreint d’un petit nombre d’amis. Aujourd’hui, avec la complicité bienveillante de leur auteur cette exposition ouvre la porte de ce jardin secret. Vingt-cinq sculptures et autant de dessins et aquarelles ont été sélectionnés dans une oeuvre foisonnante empreinte d’humour et de poésie où l’on retrouve la marque de l’architecte, grand voyageur, qui s’est inspiré dans son oeuvre des paysages et villes lointaines parcourus au gré de ses errances (Yémen, Turquie, Maroc, Inde, Chine, Mali…).

Autant de sculptures réalisées dans son atelier de la rue Lhomond (Paris) ou dans celui des Cévennes et que l’on peut considérer pour beaucoup d’entre elles comme des maquettes préfigurant des oeuvres monumentales qui n’attendent que l’occasion pour voir le jour. Mais l’humour et la malice sont également présents dans ce rendez-vous sous la forme de sculptures de tailles plus réduites où Michel Andrault nous présente une galerie de personnages et de meubles à secrets aux noms révélateurs…

Enfin cette exposition propose un superbe ensemble de dessins et d’aquarelles qui servaient pour la plupart d’études préparatoires aux sculptures présentées mais qui peuvent être vues séparément, formant un tout onirique et coloré. Une occasion unique d’entrer par une porte dérobée dans l’univers d’un des architectes les plus productifs de sa génération.

Laissac / Rewind

Le collectif formé par Anne Bréguiboul, Marina Renouf, plasticiennes et vidéastes et Guy Lochard, documentariste, présente une exposition qui prolonge et finalise leur recherche sur ce chantier de « destruction-construction ».
Cette exposition s’ouvre avec la présentation d’un ensemble de documents écrits et visuels qui éclairent le visiteur sur les aménagements successifs de cet espace public. Elle se prolonge par une série de projections audiovisuelles et d’installations qui invitent le visiteur à s’interroger sur les enjeux de ces transformations et le sens même de l’acte de construire.
Pour activer la réflexion autour des métamorphoses de cet espace public, un repas-débat réunissant un panel d’experts et d’habitants sera organisé et filmé en amont de l’exposition et restitué ensuite sous la forme d’une installation.
Des familiers et des usagers du lieu pourront donner à voir des documents personnels (photos, cartes postales etc..) ou à partager des souvenirs dans un espace participatif créé à cet effet. On pourra assister également à une performance dansée « Air conditioning »
(Lyllie Rouvière, Julek Kreutzer) lors du vernissage et à deux conférences.
Plasticiennes multimédias, toutes deux montpelliéraines, Anne Bréguiboul et Marina Renouf sont issues des Ecoles Supérieures des Beaux-Arts de Nîmes et Montpellier. Elles se sont réunies sur le concept A table pour collaborer dans une approche complémentaire dans leurs domaines artistiques respectifs. Pour ce projet, Guy Lochard s’est joint à elles en apportant son expérience de réalisateur et d’universitaire, spécialiste des images et des discours médiatiques