Aglaé Bory, Les Traversées

Ces photographies ont été réalisées aux bords de mers intérieures, la mer Marmara et la mer Noire. Les images sont prises à l’heure où¹ le jour s’efface pour faire place à la nuit. Entre chien et loup. La mer devient le décor de portraits en suspension. Des hommes regardent la mer, nous les voyons regarder sans voir ce qu’ils observent. Ce sont des photographies qui font état d’un processus de passage, où¹ les corps quittent l’activité de la vie diurne, s’immobilisent. L’horizon est comme un miroir de l’intériorité de chacun. Le paysage enveloppe les hommes et les femmes de sa vibrance, leurs regards le teintent de leurs vies intérieures. Le temps humain et le temps physique s’y confrontent. La mer demeurera, elle est ce qui perdure, ce qui nous survit. Sur le rivage, nous ressentons le défi incroyable que l’éternité lance à nos existences à travers le mouvement perpétuel de la mer.* Ou plus précisément, l’endroit où¹ nous sommes face à la mer, cette immense étendue qui nous autorise à penser, à retrouver en nous la plus essentielle solitude.
Les photographies seront prises dans différents pays, aux contextes historiques et politiques différents, mais le décor est la mer. Ce qui nous permet aussi d’accorder à une liberté intime et inaltérable. La mer est à la fois génératrice de vie et de liberté, force originelle, éternelle et maternelle et elle est aussi miroir du désespoir, de la condition et de la finitude humaine. La mer est également l’appel de l’ailleurs, la promesse d’horizons nouveaux, l’espoir de vies meilleures. Ces mers intérieures sont situées entre l’Europe et l’Asie, entre l’orient et l’occident, où¹ l’histoire des hommes est dense. Les paysages humains sont hors champ, mais leur présence sourde est tangible. Ces photographies ont pour ambition de créer des passerelles entre l’image et le symbole, entre le symbole et la réalité, entre le champ et le hors champ, entre les nations et l’universel.

Malevitch ou la modernité du moderne

La reconstitution d’architectones perdus de Malevitch : répliques en béton blanc, en bois ou en image de synthèse, Gota, Alpha, Beta et Zeta ont été spécialement reconstruits par les étudiants en art et architecture, à partir d’esquisses retrouvées. Un véritable scoop car jamais vues par le public (sauf au Centre Pompidou il y a de cela plus de vingt ans). Malévitch inventeur du Suprématisme y montre sa force visionnaire. Une première pour Montpellier !

Le village de vacances de Carrats de Port-Leucate peu connu du grand public et réalisé en 1969 par Georges Candilis et en cours de rénovation. Esquisses de recherches inédites, photographies et maquettes ont été réalisées pour cette exposition.. Candilis qui a fait ses classes avec Le Corbusier et sen est émancipé a œuvré dans la région en divers lieux Bagnols sur Cèze ; Toulouse le Mirail. On lui rend ici hommage et on marque l’ensemble des similitudes formelles qui relient son travail à Malévitch

la Ville blanche de Tel Aviv, révèle également ici ses mystères. Conçue dans l’esprit Bauhaus, elle s’édifiera sur une trame urbaine « organique » réalisée par le célèbre urbaniste écologiste Patrick Geddes (inventeur du Collège des Ecossais à Montpellier ou il est enterré) entre 1930 à 1950. Reconstitutions 3D des villas de style international, et reportages photos rendent compte de l’atmosphère singulière qui y règne. Tel Aviv a été classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO

L’exposition offre ainsi le moyen de découvrir différentes approches de la modernité qui expriment le passage des utopies puristes aux utopies constructives.

VERS La REVITALISATION DES CENTRES-BOURGS LOZÉRIENS

Exposition des travaux d’étudiants. Studio « Habiter le paysage »

Avec l’association Terres de Vie en Lozère, le CAUE 48, les services de l’Etat, les organismes d’habitat en Lozère, les municipalités et les habitants des villages concernés.

Du bidonville à la ville

A travers leurs photographies, la cartographie de leurs déplacements, l’évocation historique et visuelle du métier de biffin et, en dataviz, les résultats d’une enquête sociologique portant sur la construction de leur identité, l’exposition nous invite à changer le regard porté sur eux.

Ceux qui y habitent emploient le terme platz. (…) Y habiter ne signifie toutefois pas y circonscrire son horizon urbain : les gens du platz ont bien d’autres expériences de la ville. D’abord parce qu’ils la parcourent pour exercer leurs activités économiques. […] L’expérience urbaine des gens du platz dépasse également le cadre des activités de production économique : il leur arrive d’avoir des temps de « loisir », qu’il s’agisse de shopping ou déambulation dans les grands centres commerciaux ou dans les rues piétonnes de l’hyper-centre, de déplacements intra et interurbains pour visiter des proches, pour se rendre sur un lieu de culte ou de profiter de la verdure environnante, etc. [•••]. Les territoires fréquentés sont variés, tout comme les personnes rencontrées au cours des circulations…

Extrait de « Platz et émancipation urbaine » par Martin Olivera, anthropologue. La Revue Urbanisme n°406. Dossier « Actualité du bidonville ». Automne 2017